Mon plus grand coup de cœur à Avignon cette année.

 

 La pièce qu'a écrit Didier Caron est une pure merveille : quelle écriture ciselée, quel rythme soutenu, on se délecte à chaque seconde tant l'auteur est virtuose. On est impressionné par les reparties, les bons mots, c'est un texte d'une qualité exceptionnelle, d'une subtilité exquise, d'une construction qui force l'admiration : on n'est jamais au bout de nos surprises, tout concourt au plaisir du spectateur.

 

 Ce huis clos insolite ne cesse d'intriguer le spectateur : que veut cet homme venu assister à un opéra, qui ne se décide pas à laisser en paix le chef d'orchestre dans sa loge, quelles sont ses motivations, qui est-il ? Autant de questions qui suscitent l'intérêt du spectateur et le tiennent en haleine jusqu'au bout.

 

 L'interprétation est magistrale : la performance de Didier Caron est fabuleuse, il se comporte en importun avec un naturel désarmant, l'auditoire est suspendu à ses lèvres, se demandant jusqu'où il peut aller... On est médusé, ce qui montre que l'interprète est un grand comédien, d'autant que la complexité psychologique du personnage est rendue avec une finesse infinie.

 

 Pierre Azéma n'est pas en reste : Il est impérial en chef d'orchestre au sommet de sa gloire. Quelle présence extraordinaire ! Il joue sa partition avec un art achevé. Il est impressionnant et ses interactions avec Didier Caron sont réjouissantes.

 

 Le climat instauré évolue peu à peu et on a le cœur serré tant la performance est de haute volée. Quelle mise en scène nerveuse, avec un rythme qui va crescendo... 

 

 Le décor est très étudié et convient parfaitement à la pièce de Didier Caron : il sert merveilleusement la mise en scène, c'est le décor le plus réussi qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps. Chapeau à Marius Strasser !

 

 La création lumière met bien en valeur les comédiens et contribue à la qualité de cette pièce magnifique. La musique est également utilisée avec un talent indéniable.

 

 On passe par plusieurs états durant cette pièce : on est emporté par l'histoire.

 

 J'ai rarement vu une représentation aussi intense et avec une telle intensité dramatique.

 

 Didier Caron atteint des sommets !

 

 

 

 

Publié le 28 juillet 2023

À la Condition des Soies aujourd'hui et demain.