La plus belle incarnation que j'aie jamais vue.

 Myriam Boyer atteint des sommets et on est subjugué à chaque seconde. Un tel degré de perfection paraît inconcevable. Et au moment où on pense qu'elle a atteint le plus haut sommet, elle se surpasse encore. Une émotion indicible nous étreint. Myriam Boyer fait vivre chaque mot qu'elle dit car comme l'écrivait Victor Hugo : 《Le mot, qu'on le sache, est un être vivant》.

 La force du temps peut expliquer en partie la magie qui se produit sur scène : forte d'une expérience des planches formidable, elle nous transporte dans l'univers des poètes, qu'elle s'approprie de la plus belle des manières. Sa performance tient de l'exploit. Sa voix, sa présence, la musique, tout est extraordinaire.

 Myriam Boyer illumine la scène et nous bouleverse. Ses évocations sont d'une subtilité infinies. Elle est tous les personnages qu'elle interprète. C'est un moment de grâce permanent. On a envie de se pincer tant sa performance force l'admiration. Son partenaire réussit à exister malgré tout, ce qui n'est pas une mince affaire. Leur duo sur Deux escargots s'en vont à l'enterrement de Jacques Prévert, est sublime.

 La tendresse imprègne la prestation de Myriam Boyer. Son côté espiègle ravit dans Si tu t'imagines de Raymond Queneau. Et les mots d'Anne Sylvestre résonnent avec une intensité peu commune. C'est merveilleux. On partage même un moment avec cette comédienne habitée à l'occasion du Temps des cerises qu'on chante avec elle. Vivre ce spectacle n'a pas de prix. Prenez vos billets. Vous ne serez pas déçus du voyage !

Publié le 1er juillet 2024.

Au Théâtre du Petit Chien.