Maîtres anciens - Comédie 5/5
De Thomas Bernhard
Adaptation et mise en scène : Gerold Schumann
Avec François Clavier.
Voix : Gerold Schumann
Lumières : Philippe Lacombe
Scénographie et costumes : Pascale Stih
Décor
Jean-Paul Dewynter
Musique de Fanny Mendelssohn
quatuor à cordes en mi bémol majeur enregistré par le Quatuor Fanny
Premier violon
Christophe Giovaninetti
Deuxième violon
Yibin Li
Alto
Pierre-Henri Xuereb
Violoncelle
Raphaël Chrétien
Compagnie le Théâtre de la vallée.
ÉBLOUISSANT !!!
La culture n'est pas près de s'éteindre avec de tels ambassadeurs.
Je tiens à exprimer ici toute ma gratitude à l'équipe pour ce travail d'orfèvre.
Il y a une identité entre François Clavier et le personnage qu'il interprète, cela est indéniable. Il est grandiose tant dans la retenue que dans les accès de colère qui le traversent de temps à autre.
C'est l'un des comédiens les plus impressionnants que j'aie jamais vu, dirigé avec brio par Gerold Schumann. Il est inconcevable de penser qu'atteindre un niveau aussi élevé dans la transmission du texte de Thomas Bernhard est possible, à mon sens, si on n'a pas assisté à la représentation.
C'est tout bonnement prodigieux. Les sujets de l'art et de la perte d'un être cher sont traités avec une complexité sidérante par l'auteur mais j'étais encore plus sidéré par l'incarnation de François Clavier qui rend tout commentaire assez fade, ce que je regrette.
Nous sommes plongés dans les méandres de la pensée de Reger, fascinés par ses saillies sur l'État et la politique, par son profond amour de l'être qui a le plus compté pour lui. Jouer sur tant de registres sans se perdre, en exprimant d'innombrables nuances tant par les inflexions, les expressions du visage, des yeux en particulier : on sent tantôt le bouillonnement, tantôt la tentation de céder à la fatalité est extraordinaire.
Le climat qu'instaure le metteur en scène avec les notes de musiques, est propice à l'écoute de Reger.
François Clavier, par sa performance est, pour moi et pour beaucoup d'autres, un immense comédien.
Ne ratez pas cette merveille !
Publié le 24 juillet 2023.
Artéphile à 18h20 jusqu'au 26 juillet.
Photo : David Season