Les trois acteurs sont très justes et la mise en scène est très ingénieuse. Antoine Nouel dirige les comédiens de main de maître et il réussit à créer une atmosphère très particulière : un certain malaise s'installe, il y a une tension, une intensité dramatique incroyable par moments.

 

 Philippe Bozo est exceptionnel : il incarne son personnage d"exécutant" à merveille. Il campe un homme avec ses contradictions de manière admirable.  Il est par ailleurs en charge des images et du son, qui font frémir comme son personnage. Un grand bravo pour cette interprétation tout en nuances et ce travail essentiel sur la mise en scène.

 

 Les dialogues sont de bonne tenue, le canevas est  subtil et j'ai été captivé par les interprètes car tout est suggéré, tout est implicite et on voit à l'oeuvre les différents sentiments qui animent le médecin et son patient. Franck Lorrain, qui est aux ordres de son supérieur, bien que plus discret, a un jeu tout en finesse.

 

 Les décors et les costumes sont de très belle qualité.

 

 Cependant, au moment précis où Antoine Nouel, qui incarne le médecin, s'adresse longuement au public, la représentation devient didactique et perd de son intérêt, le texte aussi est moins percutant.

 

 Je regrette ce parti pris qui m'a empêché d'apprécier la pièce jusqu'au bout. On sent pourtant que le potentiel est là, il n'y avait aucune raison de ne pas rester fidèle à l'esprit du début où il me semblait être partie prenante tant l'émotion créée était vive.

 

Publié le 3 septembre 2022.

Au Studio Hébertot.