Une création éminemment novatrice.

 

 Mêler l'univers de Woolf à celui de Christie demande beaucoup de finesse mais l'équipe du laboratoire de l'acteur-chercheur n'en manque pas.

 

 Tout est maîtrisé et beaucoup d'émotions nous parviennent, nous étreignent. 

 

 Nous voyageons avec les personnages à bord de l'Orient-Express grâce à un travail impressionnant des comédiens sur le corps et les émotions. Pas de décor, mais l'imaginaire du spectateur est sollicité constamment...

 

  Les bruitages sont réalisés en direct par les comédiens.

 

 Ces derniers insufflent à leur personnage une âme, ce qui fait qu'on ne les quitte pas des yeux.

 

 Ils vont au bout de l'intention et la tension se fait de plus en plus palpable, renforcée par le plaisir évident que prennent les comédiens à jouer leur partition.

 

 Les costumes raffinés mettent bien en valeur les protagonistes.

 

 Il y a une très belle qualité d'écoute et une justesse d'interprétation d'autant plus fascinante que les comédiens ont une expérience de la scène assez neuve. Ils sont 《jeune(s) il est vrai /Mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années》.

 

 Les musiques utilisées à certains moments-clés subliment la performance des comédiens.

 

  Il se passe toujours quelque chose sur scène. À chaque seconde, on est pris par l'intensité de l'incarnation de chaque personnage.

 

  Le jeu sur la temporalité est saisissant. Le recours au stream of consciousness, très abouti.

 

 Xavier Gallais a su diriger de main de maître les comédiens et cela force l'admiration.

 

 Une interprétation sans faille, de très haut niveau d'un bout à l'autre. L'homogénéité de la distribution garantissant une expérience exceptionnelle.

 

 Prendre place au milieu des spectateurs est une idée pertinente qui crée une proximité bienvenue et contribue à une forte implication de l'auditoire.

 

 Les chorégraphies sont d'une qualité peu commune. Un voyage qui réserve de belles surprises et c'est d'autant plus remarquable que la fin inéluctable est connue des spectateurs. 

 

 Une grande exigence technique et un jeu d'une sensibilité époustouflante.

 

 À la fin de la pièce, le cœur me battait si fort que j'avais du mal à applaudir. 

 

 Un moment inoubliable d'une puissance rare.

 

 Retenez bien le nom des interprètes : Louise Depardieu, Paul Guilbert, Anna Guyon, Arnaud Marton-Rambaud et Mattéo Rignanese. On souhaite les revoir dans d'autres créations aussi abouties que celle qu'ils ont conçue. Une performance à ne surtout pas manquer.

 

Two thumbs up ! Keep it up !

 

 

 

Publié le 18 et 19 juin 2023.

À la Reine Blanche.